Je ne me suis jamais senti à l’aise entre quatre planches, n’en déplaise à mes congénères grugés par la rouille ou enduits de cambouis qui se refusent à sortir du rang, penser en dehors de la boîte, se contentant des menus travaux. Maintenant, moi, je suis sur scène et je brille. Je dois une fière chandelle verte à la clairvoyance de la Pire Espèce qui a su voir en moi ce qui sommeillait depuis trop longtemps.
Le Capitaine Bordure
(Ubu sur la table)
Mon rôle dans toute cette affaire ne m’est jamais apparu très clair.
L’ampoule
(Ubu sur la table)
On m’a oublié!
Le morceau de baratte à crème glacée qui chante à la manière de Richard Desjardins
(Persée)
J’ai dû me battre pour me tailler une place dans ce milieu, vrout merdre! Eh oui, c’est avec ceux de la Pire que je reste en vie! Certaines mauvaises langues susurrent que j’en suis arrivée là à grands coups de bassesse, moi, fille de la roture ; je les entends dire « lavette » quand je me retourne… « Comment un balai de chiotte pourrait se retrouver dans une telle distribution, elle qui ne sait qu’astiquer? Hon! Voilà, c’est dit! Le secret est dévoilé! » Je me recoiffe et les laisse s’éventer entre elles, je connais leurs éventails de calomnies; moi, mon public, celui qui m’admire sur toutes les scènes du monde, m’attend pour que je meurs à nouveau pour lui.
Mère Ubu
(Ubu sur la table)
Ici, on ne se s’inquiète que des objets, nulle place à l’acteur, c’est désolant.
Un acteur qui veut conserver l’anonymat
(Plusieurs spectacles)
Sa chaude présence me manque.
La chaise de Ratichon
(Monsieur Ratichon dans La vie est un match)