— Je voudrais connaitre la position du théâtre au sujet de cette méprise.
— D’accord; en toute bonne foi, nous allons tenter de vous répondre.
— C’est que, voilà… je vis une sorte de malaise par rapport à cette situation.
— Oui, nous sommes à votre écoute. Mais de quelle situation parlez-vous, au juste?
— Vous me faites marcher? Non mais, de qui se moque-t-on? Je parle du bateau, bien sûr!
— Le bateau?
— Le bateau! C’est qui qui joue le bateau, au juste?
— Le bateau? Le bateau n’est pas joué par un bateau, vous l’aviez compris.
— Franchement! Il y a longtemps que le public sait différencier le personnage de l’acteur. Mais dans le cas bien précis du bateau, nous sommes face à un subterfuge, à moins que ce ne soit carrément un canular qui me rend… qui nous rend tous extrêmement inconfortables.
— D’accord; si je comprends bien, vous ressentez un malaise par rapport à qui joue le bateau, c’est bien ça?
— Évidemment! Et je ne suis pas la seule. Nous sommes en droit de savoir. Le public a droit de savoir. Parce que c’est dans la vie réelle que vous nous flouez. Vous semblez vous-mêmes très peu clairs sur la question. Qui joue le rôle du bateau? C’est une baratte, on s’entend tous là-dessus. Mais c’est une baratte à quoi? Dites-le, nom de Dieu! C’est une baratte à quoi? À beurre ou à crème glacée?